Gordon O'Connor est le Donald Rumsfeld du Canada
POURQUOI NOUS MANIFESTONS… POURQUOI NOUS PERTURBONS !
Le Ministre conservateur de la Défense, Gordon O'Connor, livre aujourd'hui (le 3 avril 2007) un discours dans le cadre d'un déjeuner-causerie organisé par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) et qui se déroule présentement au chic hôtel Le Reine Élizabeth.
La visite de Gordon O'Connor à Montréal s'inscrit dans la campagne de relations publiques menée par les Conservateurs et qui vise à vendre les mérites de la mission en Afghanistan à la population canadienne. O'Connor lui-même travaillait auparavant pour le compte d'une entreprise multinationale spécialisée dans le domaine des relations publiques, soi la firme Hill & Knowlton, la même qui a élaboré les mensonges qui ont mené au bombardement de l'Irak en 1990.
O'Connor a récemment décrit la présence canadienne en Afghanistan comme étant une forme de «revanche» face à la mort de Canadien-ne-s lors de l'attaque du 11 septembre contre le World Trade Center. Il a également menti au public au sujet du sort réservé aux prisonniers afghans, qui font face, dans les faits, à la torture et à la mort. O'Connor est un ex-Général qui, avant de devenir membre du gouvernement conservateur en 2006, a travaillé pendant huit ans comme lobbyiste pour le compte de l'industrie militaire.
Les soldats canadiens sont en Afghanistan pour que davantage de soldats états-uniens puissent être déployés en Irak. Gordon O'Connor, ainsi que Stephen Harper, Stockwell Day, Michael Fortier et d'autres députés de gouvernement conservateur, sont les principaux apologistes de la soi-disant « guerre au terrorisme » de George Bush. Leurs véritables intentions sont masquées par un discours qui parle de « développement » et de « démocratie ». Sont également complices de ce discours quelques « ONG » financées par le gouvernement, que ces politiciens peuvent exploiter à leur propres fins.
Un Ministre de la Défense qui explique le rôle du Canada en Afghanistan en terme de vengeance, qui a longtemps figuré sur la liste de paie de l'industrie militaire et qui livre des discours dans un hôtel cinq-étoiles devant un public composé de profiteurs de guerre et de politiciens mérite d'être activement contesté et confronté.
QUI FINANCE LA VISITE DU MINISTRE GORDON O'CONNOR?
Parmi les partenaires principaux du dîner-causerie d'aujourd'hui (ça coûte 90$/assiette pour y assister), on retrouve plusieurs entreprises qui profitent de la guerre. Les entreprises suivantes sont toutes basées au Québec (les extraits ci-dessous proviennent tous de leur site Internet ou de documents publics) :
-- SNC-Lavalin (455 boul. René-Lévesque Ouest) : Jusqu'en 2006, vendait des munitions à l'armée états-unienne pour utilisation en Irak. A signé plusieurs contrats d'ordre militaire par le biais de différentes filiales. Par exemple, SNC-Lavalin PAE Inc. se vante de «fournir une gamme de services de soutien logistique aux Forces canadiennes déployées en vue d'opérations internationales» telles qu'en l'Afghanistan.
-- Bombardier (800 boul. René-Lévesque Ouest), dont la division militaire donne un coup de main dans l'entraînement des pilotes de l'OTAN. Ce sont ces mêmes pilotes qui bombardent en Afghanistan et ailleurs.
-- CAE (8585 Côte-de-Liesse) : « CAE est un chef de file dans le domaine des technologies de simulation et de modélisation et des services de formation intégrés destinés à l'aviation civile et aux forces de défense du monde entier ». CAE brasse 50% de ses affaires dans le secteur militaires et aide ainsi les pilotes et les soldats à « mieux » tuer.
-- Oerlikon (Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec) se vante ouvertement de faire 50% de ses affaires avec le Département de la Défense du Canada. Dans leurs mots : « nous sommes l'un des plus importants fournisseurs de systèmes de défense terrestre et de gestion de combat du gouvernement du Canada. Les activités de l'entreprise comprennent aussi des ventes dans le secteur de la défense à des clients internationaux et des ventes commerciales dans le secteur de la sécurité intérieure. »
Parmi les autres partenaires majeurs de la conférence, on retrouve L-3 Communications (la 6ème plus importante compagnie militaire aux États-Unis) ainsi que des entreprises locales telles que CMC Electronics (qui se spécialise dans le domaine de l'aviation militaire), Consoltex et Logistik Unicorp).
Le lien entre O'Connor – un ancien lobbyiste au service de l'industrie militaire – et le complexe militaro-industriel ne pourrait être plus clair. Le déjeuner-causerie d'aujourd'hui n'est rien de moins qu'une célébration des profiteurs de guerre, qui se cache derrière des concepts flous de « développement » et de « sécurité » (ainsi que derrière la police et les gardiens de sécurité très réels de l'hôtel). Nous sommes ici autant pour confronter le Ministre O'Connor que les entreprises qui profitent de la guerre. Le gouvernement canadien et les capitalistes québécois sont complices, et profitent de la soi-disant « guerre au terrorisme ».
LA «LOGIQUE» DU MAJOR-GÉNÉRAL ANDREW LESLIE
Le Major-Général Andrew Leslie est le commandant des forces militaires canadiennes en Afghanistan. À l'été 2005, commentant la présence croissante du Canada en Afghanistan, le Général Leslie annonce : «L'Afghanistan est une entreprise qui durera vingt ans. Il y a des choses qui valent qu'on se batte pour elles ; il y a des choses qui valent qu'on meure ; il y a des choses qui valent qu'on tue.»
Dans le même discours, il dit : «Chaque fois que vous tuez un jeune homme enragé outre-mer, vous en créez 15 autres qui vous pourchasseront.»
Regardons de plus près la logique du général :
1. Les troupes canadiennes seront en Afghanistan pendant 20 ans.
2. Les troupes canadiennes vont y tuer des gens.
3. Chaque fois que nous tuons des gens, encore plus de gens veulent nous
tuer.
Si on y ajoute l'appel à la vengeance lancé par le Ministre de la Défense (et ex-Brigadier-Général) Gordon O'Connor, on retrouve ici un plan qui assure le désastre, surtout pour la population afghane. Est-il étonnant que «reconstruction» et «développement» soient les termes sous lesquels le Canada dissimule ses «tueries» ? Y a-t-il de quoi s'étonner que l'armée canadienne soit le couvert sous lequel opèrent les visées impérialistes des États-Unis au Moyen-Orient?
BLOQUEZ L'EMPIRE MONTRÉAL : un collectif d'action directe contre la guerre et la militarisation, contre le colonialisme, l'impérialisme et le capitalisme.
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