Texte du tract: Pas de justice sous occupation!

[Voici ci-dessous le texte du tract pour le contingent anti-impérialiste à la manif anti-guerre à Montréal le 17 mars 2007.]

-> DE L’IRAK…

Le mois de mars 2007 marquera le quatrième anniversaire de l’invasion et de l’occupation de l’Irak. Chaque jour emmène son lot de carnage, et on estime à l’heure actuelle que plus de 600 000 civil-e-s ont été tués depuis 2003. Plus de 2 millions de personnes ont également été contraintes de quitter le pays, créant une des plus importantes populations de réfugié-e-s au monde.

La « guerre au terrorisme » des États-Unis, du Canada et de leurs alliés prend de l’expansion, par les bombardements récents en Somalie et par la torture et les abus qui ont toujours lieu dans les camps de concentration à l’occidentale, comme c’est le cas à Guantanamo (et au Guantanamo Nord canadien), à Abu Ghraib, à Bagram et dans des «prisons secrètes» partout à travers le monde.

Malgré le refus officiel de participer à l’invasion de l’Irak en 2003, le Canada a néanmoins prêté à cette intervention un appui bien concret. Le gouvernement canadien a envoyé des soldats en Afghanistan pour que plus de soldats états-uniens puissent tuer et occuper en Irak. Et dans les rues de Montréal, même au plus fort des manifestations contre la guerre, des entreprises locales telles que SNC-Lavalin, Pratt & Whitney et CAE contribuaient à et profitaient de l’occupation de l’Irak.

Récemment, les États-Unis ont annoncé l’envoi de plus de 20 000 soldats en Irak. Cette manœuvre sera inévitablement synonyme de plus de mort et de plus de destruction au sein de la population irakienne. Nous marchons donc aujourd’hui pour réaffirmer notre volonté de confronter l’impérialisme et le colonialisme, et pour réitérer notre solidarité avec le peuple irakien.


-> … À L’AFGHANISTAN

Au mois d’août 2007, plus de 2000 soldats quitteront la base militaire de Valcartier, à destination de l’Afghanistan, pour une rotation de neuf mois. Cette rotation survient dans le cadre d’une intensification grandissante de la présence militaire canadienne en Afghanistan.

En octobre 2001, avec l’appui du Canada, des forces militaires menées par les États-Unis ont entrepris de bombarder l’Afghanistan. Ce faisant, ils ont déclenché une guerre qui perdure encore aujourd’hui.

Des entreprises étrangères ont depuis tenté de profiter des ruines engendrées par les bombes occidentales, sous le prétexte d’une soi-disant
« reconstruction ». Plutôt que de laisser à la population afghane le choix de décider de ses propres priorités, les compagnies occidentales investissent dans des projets qui ne profiteront qu’à une élite. Le Canada justifie également son intervention en Afghanistan en évoquant une doctrine disant que les pays occidentaux ont la « responsabilité de protéger » les «États défaillants ». Ainsi, ce sont les puissances occidentales qui créent les conditions propices à un appauvrissement massif, et qui déclarent par la suite que ces « États défaillants » ont besoin de la charité de nos gouvernements, ONG et agences de « développement ».

Un autre prétexte visant à justifier l’intervention militaire en Afghanistan est celui de la libération des femmes. Il est insultant au plus haut point d’entendre des politiciens comme Bush et Harper parler de féminisme, eux qui emprisonnent des femmes, déportent des mères et sont responsables de politiques qui nuisent considérablement à la survie des femmes, ici et ailleurs.

Le Major-général Andrew Leslie a affirmé en 2005 que la mission afghane durerait 20 ans, et qu’il « y avait des choses pour lesquelles il valait bien de mourir, et des choses pour lesquelles il valait bien de tuer. » Il a ajouté que «chaque fois que vous tuez un jeune homme enragé outre-mer, vous en créez 15 autres qui vous pourchasseront.» Nous marchons aujourd’hui parce que ce plan est un plan de destruction pour la population afghane et qu’il ne sera jamais justifié et jamais valable de recruter des jeunes pour qu’ils et elles tuent au service d’intérêts colonialistes.


-> … IL N’Y A PAS DE JUSTICE SOUS OCCUPATION

Les interventions impérialistes du Canada à l’étranger constituent une suite logique au passé colonial du pays. Ces visées colonialistes sont enracinées dans le génocide des autochtones de l’Ile de la Tortue (Territoires Occupés d’Amérique du Nord), auquel résistent ces peuples depuis plus de 500 ans. Aujourd’hui encore, à Six Nations, à Sun Peaks, à Grassy Narrows et ailleurs, des gens luttent au quotidien contre les politiques destructrices du gouvernement canadien.

Ainsi, en 1990, pendant la Crise d’Oka, il y avait autant de soldats canadiens présents à Kanehsatake, Akwesasne et à Kanahwahke qu’il y en a actuellement en Afghanistan. Dans ce contexte, nous ne voulons pas que « nos » troupes se retirent pour ensuite réprimer les peuples autochtones d’ici, mais plutôt qu’il y ait abolition de l’armée canadienne et démobilisation de tous les soldats coloniaux du Canada. Nous marchons aujourd’hui en appui à la souveraineté des peuples autochtones, car il ne peut y avoir justice sur des terres volées.


-> ILS OCCUPENT… NOUS RÉSISTONS

Nous prenons les rues aujourd’hui en solidarité active avec toutes celles et ceux qui se battent au quotidien pour un monde libre d’oppression. Que ce soit en Amérique Latine, en Afrique ou en Asie, à Oaxaca, au Chiapas, en Palestine, au Liban, en Somalie, en Amérique du Nord » ou sur les terres du peuple Mapuche, ces combats sont source d’inspiration. Nous sommes contre l’occupation de l’Irak et contre la présence canadienne en Afghanistan. Nous voulons mettre en œuvre cette contestation dans le cadre d’une lutte plus vaste contre l’impérialisme, dans lequel l’État canadien est directement complice, que ce soit par ses interventions à l’étranger, par son appui continu aux visées colonialistes des États-Unis ou par ses politiques brutales à l’endroit des autochtones.

Nous refusons de suivre la ligne tracée par les dirigeants; nous choisissons plutôt, encore une fois, de marcher ensemble pour faire valoir nos combats, pour soutenir nos mouvements pour la justice, la dignité et l’auto-détermination. Joignez-vous à nous!

INFO:
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